Inconnue
Marque:Inconnue
Type:Inconnu
Année 1939
Tubes: 5Y3G - 6F6G - 6Q7 - 6K7 - 6E8MG - 6AF7G
Type: Superhétérodyne
Gammes d'ondes: 3 gammes. GO, PO, OC

     Radio de 1938 ou 39 qui a comme originalité d’être pour gaucher. Même le connecteur de l’antenne et du pick-up est inversé.

     Je n’ai aucun renseignement sur cette radio. Je ne connais ni la marque ni le type. C’est peut-être :

     - une TSF Sphinx = plan de fréquences du Caire en 1938, mais rien n’est sûr. Je pense que c’est un modèle unique

     - une radio montée par des artisans locaux à partir d'ébénisterie vide vendue à cet effet et de "kits" comprenant le châssis, les composants, les tubes. Il n'est donc pas étonnant de ne pas trouver de marque connue sur ces appareils. Ceci dit, ce sont des montages archi-classiques (donc faciles à dépanner) et si l'artisan n'est pas trop maladroit, les appareils sont fiables.

Je suis convaincu que cette radio est issue d’une commande spéciale pour une personne aisée : belle présentation en ronce de noyer, châssis et connecteurs à l’arrière inversés à gauche.

A l’époque une TSF classique coûtait très chère alors une commande avec des options personnelles devait coûter une petite fortune !

Je n’ai pas trouvé de schéma. Je vais donc m’appuyer sur le schéma générique issu du GAUDILLAT.
La finale est une 6V6 au lieu de 6F6 et la FI est une 6M7 au lieu de 6Q7 mais le schéma reste le même (la résistance de polarisation de la 6V6 n'est pas la même que pour la 6F6)

 

Restauration :

 

Repérage des tubes

 

 

Photo d’ensemble du dessous

 

 

2 tubes sont effacés, ce qui pose problème pour leur identification

 

il semblerait que la lampe finale soit une 6F6G et une 6Q7 en détection et
préampli, jeu de tubes assez *classique*

 

 

L’isolant s’effrite et va me poser un problème pour la reconnaissance. Je change donc tous les fils.

 

Démontage d’un maximum de composants pour le ponçage et la peinture du châssis

 

Comme pour toutes mes restaurations, j’ai démonté tout ce qui était possible pour le ponçage et une meilleure application de la peinture du châssis. Seul le transfo MF est resté car il y a trop de composants à dessouder pour l’enlever et cela ne se justifiait pas.

 

Une première dans ma restauration :

 

Jusqu'à maintenant je ne touchais pas au CV (Condensateur Variable) trop fragile. Il suffit de tordre légèrement une lame du CV pour rendre la radio silencieuse à jamais. Je soufflais simplement ce dernier avec de l’air comprimé.

Mais je trouvais cette pièce vraiment sale, elle dénaturait sur un châssis propre et repeint. Je ne trouvais pas de solution « miracle » pour la rendre propre sans prendre de risques.

Le démontage de ce CV du châssis était facile. Je me suis permis après un soufflage minutieux à l’air comprimé de déposer une fine couche de peinture à la bombe. J’ai sorti le rotor du stator et à la bombe de couleur chrome j’ai passé 2 fines couches. Mon CV était comme neuf et surtout plus présentable.

Electroniquement cela n’a aucun effet. Une seule condition pourtant, il est nécessaire que les couches soient très fines. ‘Il ne faut surtout pas qu’il y ait contact entre le rotor et le stator’            

 

 

 Peinture du Haut Parleur et de son transfo d’impédance

 

Test par la même occasion des différents enroulements du H-P ‘Haut Parleur’, bobine d’excitation, primaire et secondaire du transfo d’impédance.

Comme sur toute les radios, changement des condensateurs chimiques et électrochimiques ce qui représentent 25 condos environ

 

 

En suivant le schéma du tube 5Y3G, sur le site http://www.radiomuseum.org/tubes/tube_5y3g.html

J’ai remarqué que la tension de sortie était au maximum de 125v donc j’ai mis 2 condensateurs de 10µf 250v,

A la première mise sous tension sans les tubes j’ai entendu un condo éclater. Après quelques mesures, je me suis rendu compte que ce n’était pas 125v mais 450v à la sortie du tube et autant à la sortie du transfo d’excitation.

Prudence avec les schémas de l’époque, j’ai mis 2 condos de 10µf 500v.

Rappel : il ne faut pas hésiter à décharger les condensateurs électrochimiques avant toute intervention, car même si la TSF est débranchée depuis plusieurs heures ou jours, certains condos peuvent être toujours en charge avec une tension de 450v.

Voici une méthode très simple: avec un fils de mesure court-circuitez le condo en question entre son positif et la masse de la TSF. A ce moment là, s’il était en charge, un petit claquement de moins d’une seconde accompagné d’un petit arc se fait entendre. Le voici déchargé.

Les condos papiers, micas, céramiques et autres ont une valeur si faible qu’ils emmagasinent très peu d’énergie. Ils sont inoffensifs pour l’homme.

Mesure du transfo d’alimentation à vide

 

6,3 volts environ pour la chauffe des tubes

 

 

5,3 volts pour la chauffe du tube 5Y3G

 

2 X 380 volts et 775 volts pour la haute tension (prudence)

Avec 775 volts nous sommes au maxi de ce que le tube bi-plaque 5Y3G peut supporter.

Changement du support du tube 5Y3G qui a bien chauffé, la bakélite est cuite (voir explication ci-dessus). La tension est si élevée que cela cuit la bakélite de la douille.

Il faut un parfait isolement pour éviter les fuites et les petits arcs électriques qui pourraient se produire sur le support, au niveau des deux soudures des plaques du tube, où la tension est la plus élevée.

 

 

1ère mise sous tension (ou plutôt 2ème, du fait qu’il a fallu changer à nouveau les condos de filtration)

2ème mise sous tension avec le tube 5Y3G

Aucune tension de sortie (le tube est HS)

Changement du tube puis plusieurs mesures s’imposent. 1 heure après, le transfo est à peine chaud : test suivant.

Test au lampemètre de tous les tubes. 2 tubes sont HS : 6K7 et 6Q7

3ème mise sous tension avec tous les tubes.

 

A chaque fois c’est une montée d’adrénaline. Pas assez de deux yeux et de deux oreilles pour tout regarder en même temps afin de détecter une éventuelle petite fumée, une lueur anormale d’un tube ou un bruit suspect.

Une friture, puis 15 secondes après manipulation du CV, une station en PO.

Essais dans les différentes gammes d’ondes.

Il reste quelques stations en PO très faciles à capter le soir mais très difficiles en journée. En OC quasi aucune station et en BE plus rien depuis plus de 10 ans. Il reste nos GO ou nos 4 stations françaises mais pour combien de temps à l’heure du numérique ? C’est un autre débat.

Pour l’écoute d’une radio des années 40, une antenne de grande longueur ‘plus de 30 mètres’ est nécessaire. J’utilise à la place un cadre des années 50. Le résultat est très surprenant.

Vidéo

 

 

Le support en bois du H-P est recouvert d’un tissu ressemblant à de la toile de fauteuil des années 30, et maintenu par des punaises de l’époque (confirmation d’une construction artisanale).

 

 

Démontage de toutes les parties métalliques du cadre de la face avant.

Puis ponçage et peinture à la bombe de couleur or et blanc cassé.

 

 

Remontage en faisant bien attention de ne pas casser les ergots à chaque extrémité de toutes les pièces. Cela causerait un problème pour le maintien de l’ensemble.

 

 

La caisse en bois, malgré les années est en très bon état.

Au lieu de poncer et de ramener le bois à blanc, j’ai opté pour un léger ponçage avec de la paille de fer très fine,

Effets de la paille de fer :

     - nettoyage de toutes les salissures

     - Création de micros rayures qui permettront au vernis de bien accrocher et de durcir l’ensemble du placage de la caisse.

 

Entre les 2 couches ne pas hésiter à repasser la paille de fer sans insister, juste pour casser la fibre du bois de façon qu’au toucher cela soit lisse et qu’à la vue cela ressemble à un glaçage.

 

 

Vue de face

Nouvelle toile pour le H-P

Photo suivante : vue de l’intérieur.  

Pour la petite histoire : j’ai démonté une seconde fois juste pour affiner le nettoyage de l’intérieur de la caisse.

     Pas de poussière dans mes radios

 

 

Janvier 2011

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